Depuis l'arrivée de l'épidémie, on parle souvent d'avant et d'après. Je me suis pris au jeu il y a quelques jours. Il y a un côté excitant, exaltant de ce dire qu'un autre monde est possible et qu'on a peut être une occasion en or d'y contribuer. Pour cela il faut un alignement des planètes, des conditions sont requises pour espérer pouvoir retourner la table et emmener avec soi suffisamment de monde pour que le changement s'inscrive dans le temps. On peut aussi se satisfaire de petites avancées. Si on se laisse porter, elles pourraient nous amener loin. Nombreux sont les gens à apporter leur pierre à l'édifice, il reste à transformer l'essai en agrégeant toutes ces contributions.
Il y a eu des contributions financières pour aider la recherche ou les hôpitaux. Ce lundi le Hellfest, qui a un talent certains pour vider le porte-monnaie de ses fans (pour leur plus grand plaisir), a annoncé avoir récolté 195 000 € au profit du CHU de Nantes. De nombreux fans, moi compris, se sont rués vers des masques en tissus et des t-shirts collectors pour avoir un souvenir de cette édition exceptionnelle qui n'aura pas lieu. Si en plus ça peut aider les soignants à ne pas devoir vendre leur médaille pour financer leur hôpital, tout le monde est heureux.
Il y a aussi des contributions pour plus de solidarité, comme toutes celles et ceux qui ont confectionné des masques en tissu pour pallier aux manques de stocks. Des grands restaurants ont envoyé de la nourriture aux personnels soignants pour les aider à garder le moral au milieu de la crise. D'autres ont ouvert leur cuisine ou mis à disposition leur personnel et leurs stocks pour cuisiner pour les moins fortunés. Un des points durs de cette période de confinement (et qui persiste encore) est la difficulté à nourrir sa famille. La transition est rude quand il faut passer de devoir préparer un diner familial à deux ou trois repas pour toute la famille car plus de cantine scolaire, plus de restaurant d'entreprise ou de tickets restaurant. Dans un autre style et dans un contexte moins évident de prime abord, de nombreux groupes de supporters de foot ont mené des actions de soutiens
locales. Par exemple pour aider le personnel hospitalier de Lens, les supporters du RC Lens
ont réalisé une collecte pour monter une crèche en urgence.
Certaines contributions, même minime, essayent de faire en sorte que notre monde d'avant ne s'écroule pas. Par exemple en ne demandant pas le remboursement de son inscription à un événement (sportif, culturel) organisé par une association ou une structure (peu importe sa taille), les personnes encouragent ces organisations à rester debout et à avoir certains fonds pour envisager de reprendre une activité par la suite. Ce ne sera pas simple pour eux, certains ne s'en sortiront surement pas mais si ces aides peuvent les aider à affronter les banques pour d'autres aides, autant ne pas s'en priver.
Au final ce confinement aura contribué à faire que le monde aille un peu mieux malgré la maladie. Les cartes de surveillance de la pollution ont montré de nets progrès avec l'arrêt forcé des activités humaines. L'université Côte d'Azur a d'ailleurs mis en place un site collaboratif pour archiver et témoigner des effets positifs de cette "pause planétaire" : Open map of the global pause. On y retrouve des moutons visitant un McDo au Pays de Galles, une machine à se laver les mains inventée par un Kenyan de 9 ans, des dons d'IPad, un article sur comment la pandémie transforme nos rêves d'après l'université d'Harvard (confirmé également par Elodie dans Society) ou le fait que certaines régions en Inde ont revu l'Himalaya pour la première fois depuis 30 ans !
Toutes ces petites contributions donnent du baume au coeur et même si ça ne durera pas, même si ça ne se voit qu'une fois dans une vie, c'est toujours ça de pris.
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