Tous les 1er mai sont l'occasion de se souvenir de ceux qui se sont battus pour un travail décent, pour un travail dans des conditions humaines, pour que la plupart d'entre nous puissent profiter de leur famille le soir, les week-ends et durant des semaines de congés. C'est aussi l'occasion de se souvenir de ceux qui sont morts pour que d'autres arrêtent de littéralement se tuer à la tâche, avec une pensée particulière pour les précurseurs de Haymarket Square (Chicago, 1886) ou de Fourmies (Nord de la France, 1891).
Je tiens à saluer au passage la bonté de forces de l'ordre et de certains conseillers présidentiel qui tiennent depuis 2018 à nous faire revivre les affres d'une police ultra violente contre les manifestants. Dans leur style, c'est un bel hommage à l'attentat fabriqué de toute pièce par la police de Chicago en 1886 ou à l'armée qui tuent 10 manifestants à Fourmies.
Depuis la fin du XIXe siècle, ces manifestations auront permis des conquêtes importantes que certains patrons et politiques essayent encore aujourd'hui de remettre en cause. Les premiers manifestants ont réclamé la journée de 8 heures, qu'ils obtiendront en France après près de 30 années de luttes. En 1936, le 1er mai annonciateur du gouvernement de Front Populaire a permis la conquête de la semaine de 40 heures et des premiers congés payés. Le 1er mai 1968 signe le retour des manifestations après une longue interruption. La CGT, le PCF et le PSU y réclament de meilleurs salaires, des emplois pour les jeunes et de nombreux appels à la paix (contre la guerre du Vietnam, contre la dictature Franquiste ou contre celle des généraux grecs).
Cette année, il n'y a peut-être pas de manifestation mais les revendications ne manquent pas : des revendications contre la casse des précédents conquis sociaux (contre la réforme des retraites telles que prévue par le gouvernement, contre la réforme de de l'Assurance chômage), des revendications pour le revenu universel afin que tous aient une vie meilleure, pour une meilleure répartition du temps de travail, pour répondre à l'urgence écologique, et bien d'autres qui seront les marqueurs des prochains territoires du monde du travail à conquérir.
Ne l'oublions pas, si les grandes avancées se finissent par une volonté politique de les traduire en loi, elles sont le fruit d'années de luttes et de mobilisations. C'est aussi et principalement "dans la rue que ça se passe".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire