Gouvernement de comptables pressant sa population |
Ces profits se retrouvent dans la ligne directrice de la gestion de
crise. Il faut que la France se confine mais les entreprises de BTP
sont accusées de "défaitisme" si elles arrêtent leurs chantiers. Les
enseignants qui oseraient ne pas faire cours à distance pendant les
vacances scolaires sont appelés à aller cueillir des fraises pour aider
les agriculteurs. Le plus choquant reste les différentes allocutions du
ministre de l'Intérieur qui semaine après semaine synthétise l'activité
de ses troupes en nombre d'amendes distribuées ! A croire que sa mission était de récolter le plus d'argent pour aider les hôpitaux "quoiqu'il en coûte". Cette quête du profit a donné des scènes étranges où des policiers contrôlent les attestations des personnes dans la file d'attente à l'extérieur du supermarché ! Oui elles étaient là pour faire leurs courses. N'était-il pas plus judicieux de contrôler dans les rues pour s'assurer justement que les passants rencontrés avaient les bonnes motivations pour sortir ?
Dans la série ouvrons nous toutes les possibilités de gagner de l'argent en distribuant des contraventions, le gouvernement a peut-être trouvé une bien belle astuce. Il décrit les gestes barrières dans un décret. Il est donc précisé qu'il faut se couvrir le nez quand on éternue dans son coude ou qu'on doit "éviter de se toucher le visage, en particulier le nez, la bouche et lez yeux" (cf. annexe 1). Comme le précise un avocat, "le fait de violer les interdictions et obligations contenues dans un décret (en l’occurrence le respect des gestes barrières) est sanctionnée d’une contravention de 1ère classe (soit 38 euros)". On peut espérer une faible application de ce genre de sanction, mais ils osent tout...
Si c'est la recherche de financement qui guide ces contrôles et cette politique du chiffre, alors pourquoi toujours taper sur la masse la plus pauvre. On rappellera une nouvelle fois que l'ISF a été supprimée par ce gouvernement et qu'il n'envisage pas un rétablissement même temporaire pour faire face à la crise. S'il faut trouver des moyens pour les hôpitaux publics, LREM préfère une nouvelle fois se tourner vers les travailleurs lambdas en leur proposant d'abandonner leurs jours de congés pour offrir des chèques vacances pour les soignants !
Je
soupçonne aussi la main invisible des profits derrière les premiers
choix du déconfinement. Insister pour rouvrir les écoles pour permettre
aux parents de retourner au travail en étaient les prémices. La
conséquence direct s'est vue aux premières heures du lundi avec les
premiers métros et RER bondés de travailleurs matinaux, ceux dont le
gouvernement fait tout pour les remettre au travail. Ces images ont
surpris car elles étaient loin d'être aussi rassurante que ne le voulait
le gouvernement et sa distanciation sociale partout. Résultat, l'Etat
et la région Ile-de-France demande plus de trains à la SNCF et à la
RATP. Pendant ce temps là, l'aviation civile est exemptée de ces
contraintes de distanciation. Remplissez comme vous le voulez vos avions, remplissez comme vous le voulez vos poches. Est-ce par ce
que le prix du billet faire rentrer plus d'argent dans les caisses de
l'état ? Où est-ce que ce gouvernement chérit surtout
ce (son ?) mode de transport. Quand la SNCF doit lutter à longueur d'années pour renflouer un déficit causé par les choix de l'Etat, ce
dernier vient tout de suite en aide pour donner des milliards d'euros à
AirFrance. Aidons la compagnie des riches, des pollueurs, laissons les
vraies compagnies de transports publics se débrouiller. Au pire les
Français achèteront des voitures...
Est-ce
aussi le plan comptable qui met dos à dos Anne Hidalgo et Olivier Véran
? La première réclame la réouverture des parcs et des jardins. Ses
administrés sont coincés entre les quatre murs de leur appartement et
aspirent légitimement à retrouver la verdure et l'espace. Le second
prend prétexte d'images du canal Saint Martin noir de monde pour
interdire cette réouverture. Pourtant, plus on ouvre d'espaces, plus les
gens peuvent s'étaler, prendre leurs distances. Où est la logique ?
Depuis
hier, les grands magasins, les centres commerciaux sont ouverts, même en zone rouge. Ils ont
besoin de vivre, de reprendre leur activité, on peut le comprendre. Les
gens ont aussi besoin d'acheter surtout après deux mois de confinement.
Se refaire une garde robe adaptée à la saison, racheter les objets
cassés durant le confinement ou dont le remplacement était sans cesse
remis à plus tard. Ce sont aussi des gestes du quotidien et ça fait du bien de les retrouver. Mais pourquoi les gens pourraient se déplacer dans les
magasins et pas dans les parcs ? Pourquoi des agents de sécurité
pourraient rappeler aux consommateurs de garder des distances de
sécurité ou de bien mettre un masque et pas les gardiens municipaux de nos
jardins publics ? La seule explication que je vois est la gratuité de
ces parcs. Entrer dans un parc, se poser seul sur un banc, ça n'a pas de prix. A croire que pour le gouvernement, là où c'est gratuit, il
n'y a pas de plaisir.
Ce gouvernement est comme ceux décrits dans cette chanson, "Faisons de l'argent, il y a des opportunités". Il devrait faire attention, à vouloir gérer cette crise comme un comptable, il ne doit
pas oublier qu'à la fin, il est aussi comptable de ses actes.
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