La page noire des décès se remplit à une vitesse singulière cette semaine. La nouvelle de la mort de Christophe ce matin fut dure. L'annonce n'est pas un choc ou une surprise. On le savait malade, on le savait hospitalisé dans un état inquiétant. Plus fragile qu'un Boris Johnson, Christophe n'aura pas vaincu ce foutu Covid.
C'est un monstre discret de la chanson française qui s'en va. J'avais eu beaucoup de plaisir à le découvrir sur le parvis de l'Hôtel de Ville lors d'un Fnac Live en 2011. Découvrir car avouons le, à part Aline et les Mots Bleus, je ne connaissais rien de lui à l'époque. Par la suite, sa reprise d'Alcaline de mon Dieu et Maître Alain Bashung m'avait subjugué. En 2016, l'homme me surprend encore avec l'album et la chanson titre "Les vestiges du chaos". Suite à l'annonce de son hospitalisation, je découvre son magnifique album "Intime", moment de grâce d'un homme seul face à sa musique.
L'annonce du décès de Christophe succède à l'annonce hier de la mort de Danièle Hoffman-Rispal. Une socialiste extraordinaire qui me fascinait quand je l'écoutais lors des réunions de Besoin de Gauche. Sa voix inimitable, son franc parler et ses analyses m'impressionnaient (je me souviens encore de son coup de gueule contre les militants socialistes qui tractaient en cravate sur les marchés). Son parcours politique est incroyable et fait d'elle une figure incontournable de la Gauche parisienne sans que je sache vraiment pourquoi elle n'en fut pas une figure nationale. Cette ancienne couturière et comptable du Sentier fut élue dans le 11ème arrondissement de Paris dès 1995. Elle fut la première première adjointe de Bertrand Delanoë en 2001. En 2002, elle est élue député alors qu'elle a face à elle Georges Sarre, maire du 11ème arrondissement depuis 1995 et ancien ministre. En 2007, elle est réélue sur le score incroyable de 69% (aucun-e député-e socialiste n'aura fait mieux lors de cette élection). En 2012, Martine Aubry la sacrifie sur l'autel des accords avec Europe Écologie - Les Verts et elle n'est que suppléante de Cécile Duflot.
De Danièle, j'ai toujours en tête ses propos tenus lors de l'AG parisienne de Besoin de Gauche à la veille des primaires de 2011. Alors que le courant se scindait entre soutiens à Hollande et soutiens à Aubry, elle nous dit à peu de choses près ces propos:
"On s'est séparé et on s'est retrouvé après Rocard. Cette fois-ci la séparation sera définitive. Regardons-nous bien une dernière fois car selon les choix que vous ferez, cette fois-ci nous ne nous retrouverons plus".
Six ans plus tard, une grande partie des présents de ce soir là qui avaient suivi Hollande sont devenus des membres éminents d'En Marche (ministre, députés)...
Pour ce dernier au revoir, un morceau tout aussi fou que vous ne l'étiez :
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