Aujourd'hui, c'est jour de sortie. C'est ma troisième sortie depuis le début du confinement. Comme je ne sors qu'un vendredi sur deux pour faire les courses de la semaine, nous en sommes donc en fin de 6ème semaine. Ces sorties espacées me permettent de voir si les comportements évoluent. En illustration, c'est ce qui me marque le plus à chaque sortie. Puisque les transports en commun sont quasiment inexistants en journée, ce ne sont plus des publicités dans les abribus mais des messages de soutien et de prévention.
Lors de ma première sortie, en fin de deuxième semaine, j’avais été surpris de l’ambiance « ville fantôme ». Quasiment pas de voiture dans les rues, pas de deux roues (motorisés ou non) et très peu de piétons (moins de 10) croisés sur mon aller-retour entre mon domicile et mon supermarché. Je pouvais traverser sans me soucier de regarder à droite et à gauche. J’avais vraiment l’impression d’être seul au monde. Seul mon supermarché me rassurait sur le fait que je n’étais pas le seul en ville. Il fallait faire la queue pour accéder aux caisses. En marchant, j’étais presque surpris de croiser toujours au même endroit cet homme qui fait la manche. Son « chiffre d’affaire » ne doit pas être faramineux dans ces conditions.
Deux semaines plus tard, le soleil est revenu. La ville n’est plus une ville fantôme. Des joggeurs courent, une ou deux familles avec enfants sont de sortie. Le nombre de voitures a légèrement augmenté mais on est toujours loin de la circulation habituelle en contre-bas de la Place de la Bastille. En allant au supermarché, j’ai encore croisé cet homme qui fait la manche, il s’est mis au commerce de petites peluches fluo. Je me demande si ça aide son « chiffre d’affaire »… Au supermarché, pas d’évolution niveau fréquentation mais l’état des rayons me surprend toujours. Je me pose des questions sur le comportement des consommateurs. Est-ce que ce sont les mêmes personnes qui se ruent sur la levure de boulanger et sur le pain de mie avec croute (le pain de mie sans croute n’ayant visiblement pas de succès) ? Les gens qui ont pris tout le stock de tomates pelées en conserve ont-ils aussi pris toutes les bières en bouteilles de 75cl ?
Aujourd’hui, fin de semaine 6, le soleil est toujours là et il chauffe. Il semble aussi échauffer les esprits des rares personnes qui sortent. Sur la totalité de ma sortie, j’ai croisé un homme gueulant comme un putois envers la boulangerie, un couple s’énervant sur une histoire de qui prend le panier du supermarché, des livreurs Uber eat en colère car ils devaient attendre leur chargement. Mon vendeur de peluches fluo était toujours là mais en train de se faire embarquer son chargement par la maréchaussée. J’espère qu’il ne s’est pas pris une amende pour non-respect du confinement. Côté circulation, il y a toujours plus de voitures et camionnettes mais toujours pas de deux roues. Cette absence de deux roues m’interpelle de plus en plus… Il n’y a bien sûr plus de joggeur puisque la pratique est devenue interdite en journée mais j’ai croisé plus de promeneurs, dont des familles différentes discutant au coin de la rue. Ce n’est pas interdit de discuter mais j’ai du mal à croire à la rencontre fortuite. Ils m’ont fait penser à ma tante et sa fille qui se donnent rendez-vous au supermarché pour faire leurs courses en discutant, telles deux agentes secret en mission. Dans mon analyse hautement scientifique du comportement des consommateurs, ma théorie sur le lien entre tomates pelées et bières en bouteille de 75cl se confirme. Cette semaine il y avait les deux. En revanche il est toujours difficile de trouver du pain de mie avec croute et de la levure de boulanger.
En résumé, après 6 semaines de confinement, tout le monde continue de bien se comporter et de respecter les distances de sécurité même si je sens poindre un peu d’agacement. Ma prochaine sortie devrait être la dernière du confinement généralisé. Aurais-je encore envie d’acheter du pain de mie ? Reverrais-je des deux roues ? Mon supermarché sera-t-il ouvert le 8 mai ? Vivement ma 4ème sortie !
Pour l'instant, je n'ai lu que le début : j'essaie de ne pas dépasser deux jour sans sortir... (mais à cent mètres de chez moi sauf pour les clopes, achetées par deux cartouches et en ne restant que dix minutes dans les rayons). Je vais lire la suite ce qui te vaudra peut-être un autre commentaire.
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